dimanche 22 avril 2012

Le père Goriot :Honoré de Balzac 2EME ANNEE DU BAC


 Le père Goriot
Résumé et Analyse
Honoré de Balzac
 
Écrivain français né à Tours en 1799, décédé à Paris en 1850, Balzac (qui ajoutera une particule à son nom en 1836) est issu de la petite bourgeoisie provinciale. Sa mère l'envoie à l'âge de huit ans chez les oratoriens de Vendôme, où il reste pensionnaire pendant six ans et semble préférer la lecture à des études qu'il achèvera cependant à Paris (1814-1816). Destiné à une carrière juridique mais passionné par la lecture de romans, il arrive à convaincre sa famille de le laisser s'essayer à l'écriture. Après avoir lu la première tragédie en vers de Balzac, Cromwell amènera un critique ami de la famille à déconseiller la carrière littéraire au jeune homme.
Ne se décourageant pas, il continue à écrire diverses oeuvres sous divers pseudonymes. Ces dernières ne lui rapporteront pas grand chose au niveau pécuniaire, mais vont contribuer à sa formation littéraire. En 1825, il achète une imprimerie mais fait rapidement faillite et, couvert de dettes, se tourne de nouveau vers le roman. Des ses premiers succès, il est introduit dans les salons aristocratiques et littéraires notamment dans celui de Mme Récamier. C'est le début d'une vie riche en épisodes amoureux, où voyages et dépenses fastueuses riment avec les créanciers. Il est obligé de travailler comme un forcené et d'entreprendre des aventures financières ruineuses comme, par exemple, la remise en exploitation, en Sardaigne, d'antiques mines d'argent.
Grand précurseur, membre de la Société des gens de lettres dès sa création (1838), il contribue à instaurer la protection du droit d'auteur. Il donne naissance aussi au roman-feuilleton, dont La Vieille Fille (1837) constitue le premier exemple paru dans les journaux. Doué d'une puissance de travail peu commune, Balzac usera cependant peu à peu sa santé et son énergie et mourra à cinquante et un ans, quelques mois seulement après avoir épousé Mme Hanska, une comtesse polonaise avec qui il entretint pendant seize ans une correspondance admirable (Lettres à Mme Hanska, 1832-1848, publiées en 1968).
Introduction
“Le père Goriot” (1834-1835) : À Paris, à la fin de l'année 1819, dans une pension bourgeoise, lépreuse et nauséabonde, de la rue Neuve-Sainte-Geneviève, vit un groupe de pensionnaires, où, à côté de figures banales et grotesques, s'entrevoient des âmes puissamment originales, dont la rencontre fait pressentir des drames poignants.
Eugène de Rastignac, jeune noble débarqué de son Périgord natal et venu faire son droit et sa fortune à Paris, étudiant pauvre en attendant, mais ambitieux, y coudoie le père Goriot et Vautrin sur lesquels des scènes étranges lui donnent quelques aperçus singuliers.
L'ancien vermicelier Goriot est arrivé nanti d'une belle rente, Madame Vauquer s'étant d’ailleurs laissée aller à rêver de devenir Madame Goriot pour quitter enfin ce pauvre quartier de Paris, ce qu’elle ne se pardonne pas car, après avoir occupé le plus bel appartement de sa pension, le vieillard de soixante-neuf ans, taciturne et à l'aspect imbécile, vrai souffre-douleur de la pension, habite à présent une méchante petite chambre au troisième étage et semble avoir dilapidé sa fortune de manière incompréhensible. Rien ne l'enthousiasme plus, si ce n'est la visite, de loin en loin, de deux jeunes femmes richement vêtues et roulant carrosse en qui tous les gens de la pension se refusent de voir ses propres filles. Les suppositions les plus incroyables s'échangent le soir autour de la table où se réunissent les clients de la pension.
Chargé par les pensionnaires de percer le mystère qui entoure le père Goriot, Rastignac, poussé par la curiosité d'abord, par la sympathie ensuite, ne sera pas long à découvrir le pauvre secret du père Goriot. Sa cousine, Mme de Beauséant, qui peut le faire entrer dans la haute société, lui livre le secret du père Goriot. Le bonhomme a pour filles deux des femmes les plus brillantes de la société parisienne, richement mariées et mêlées à des intrigues de toute sorte : Anastasie, comtesse de Restaud ; Delphine, baronne de Nucingen. Leur père, veuf de bonne heure, leur a voué un amour exclusif, aveugle, est animé à leur égard d'une passion paternelle exagérée ; «martyr de la paternité», il s’est dépouillé peu à peu de ses biens en leur faveur, s'est ruiné, s’est condamné à une vie misérable pour leur assurer de somptueux mariages, ses gendres le payant de mépris insolent, ses filles d'ingratitude indifférente.
C'est, pour Rastignac, une première expérience de la vie de Paris. Cependant, Vautrin, colosse de quarante ans, plaisantin mais mystérieux et inquiétant, guette le jeune ambitieux, dont il a deviné les rêves mais qui perçoit confusément que cet homme qui le fascine n'est sans doute pas aussi limpide qu'il veut le laisser croire. Un jour, le prenant à part, disant ne vouloir que son bien, il lui expose brutalement ses théories sociales pour le faire profiter de sa part d'expériences et lui ménager le succès. Il veut réussir, mais «parvenir à une rapide fortune est le problème que se proposent en ce moment de résoudre cinquante mille jeunes gens qui se trouvent dans votre position». Il lui faut donc jeter bas tout scrupule et atteindre la prospérité par un crime. Or, à la pension, vit obscurément une pauvre fille, Victorine Taillefer, abandonnée par son père, qui réserve toute son affection à son fils et lui léguera une fortune énorme. Vautrin, par d'obscures complicités, fera disparaître le frère préféré, obligera le père à reprendre sa fille, et à la rétablir dans ses droits d'héritière. Que cependant Rastignac se charge de conquérir l'amour de Victorine, et sa fortune est faite.
L'étudiant, mordu au cœur par la tentation, se révolte pourtant contre cette offre abominable. Il cherche à poursuivre ses avantages dans le monde, et se fait présenter aux filles du père Goriot. Il échoue auprès de Mme de Restaud, mais se lie intimement avec Mme de Nucingen, encouragé par l'aveuglement paternel du vieillard qui, pour se rapprocher de sa fille, protège avec une inconscience totale leurs amours.
Le drame se précipite : Vautrin, sûr de faire tomber finalement Rastignac dans son piège, a poursuivi ses intrigues. Mais il ne s'est pas assez méfié de ses voisins de pension. Trahi par une vieille fille, espionne de la police, il est reconnu pour être le forçat évadé «Trompe-la-Mort», et est arrêté le jour même où il a fait tuer en duel le fils Taillefer par un spadassin à sa solde.
Rastignac s'abandonne à sa passion pour Delphine. Mais les deux gendres du père Goriot, avertis des intrigues de leurs femmes, les persécutent et menacent de les réduire à la ruine ; elles viennent implorer le secours de leur père ; elles lui livrent leur secrets les plus douloureux et leurs vanité blessées s’affrontent sous ses yeux. Leur atroce querelle porte au vieillard un coup mortel. Frappé d'apoplexie, il agonise sur son grabat infect. Ses filles ne viennent pas l'assister ou viennent trop tard. Devenu clairvoyant, il maudit les ingrates, les supplie, les rappelle. Il perd la tête ; il meurt enfin, entouré d'Eugène et de Bianchon, étudiant en médecine, qui, seuls, se chargent encore de lui rendre aussi décemment que possible les derniers devoirs. Cet affreux dénouement achève la triste éducation de Rastignac : en bon arriviste qui n'a rien oublié des leçons de Vautrin, après avoir enterré le pére Goriot et avant d’aller dîner chez sa maîtresse, du sommet du cimetière du Père Lachaise, contemplant Paris, mûr désormais pour sa conquête, il s’écrie : «Ã€ nous deux maintenant !»
Analyse
Intérêt de l’action
C’est à la fois un roman social, un roman psychologique, un roman policier. L’intrigue est complexe : aprèsa la longue mise en train (qui occupe le tiers de l’ensemble), la crise est rapide, se déroulant à travers une série de dialogues et de scènes puissantes. Elle suit trois pistes différentes :
- l’éducation de Rastignac qui reçoit trois leçons (celle de Mme de Beauséant, celle de Goriot, celle de Vautrin) ;
- le drame du père Goriot (qui est fait sur le modèle de celui du roi Lear de Shakespeare) ;
- le roman policier de Vautrin, le forçat évadé qui est opposé à la société (sur le modèle de Vidocq).
Dans l’édition originale, le roman ne comporte pas de découpage : il est d’une seule coulée.
La chronologie est linéaire : l’action se déroule en moins de trois mois, mais il y a des retours en arrière, surtout au début.
Le point de vue est objectif.
La focalisation se fait tantôt sur Rastignac, tantôt sur Goriot, tantôt sur Vautrin.
Intérêt littéraire
Balzac manifeste sa piuissance verbale, mais sans éviter des lourdeurs (en particulier dans des développements didactiques).
Il fait preuve d’une grande précision descriptive, non sans effets de style.
Les dialogues sont réalistes car Balzac avait beaucoupo de curiosité pour la langue parlée. Ainsi, il restitua l’argot des forçats ; il rendit des particularités de prononciation (l’accent allemand de Nucingen).
Ses effusions de lyrisme sont parfois un peu exagérées et même ridicules à nos yeux. Les comparaisons et les métaphores sont nombreuses, parfopis singulières.
Intérêt documentaire
Balzac, étant convaincu de l’influence du milieu sur les individus, décrit avec précision la pension Vauquer, différents quartiers de Paris.
Il présente différentes classes : le peuple, la petite bourgeoisie, l’aristocratie. Il montre l’importance de l’argent.
Il brosse un tableau politique sur lequel influe grandement le passé, la Révolution qui a permis justement à Goriot de faire sa fortune, de marier ses filles à des aristocrates qui ont maintenant repris le pouvoir et le méprisent non sans raisons.
Intérêt psychologique
Dans cette étude de caractères encadrée par une étude de moeurs, Balzac prétend s'appuyer sur des théories scientifiques pour construire ses personnages. Rastignac et Vautrin sont l'un et l'autre représentatifs de la manière d'évoluer dans le monde, lorsque les astres n'ont pas été du bon côté dès la naissance.
Vautrin, apparemment un farceur, est, en fait, un forçat évadé, un être cynique, un rebelle, qui se place délibérément en marge de la société et de ses lois pour mieux en profiter, qui ne recule devant aucun acte, pourvu qu'il se justifie vis-à-vis de lui-même, et non de la société. Philosophe à sa façon, il analyse froidement et sans faux-fuyants ce qui fait avancer les hommes : le prestige et, avant lui, l'or et les femmes. Il est le représentant de la volonté de puissance qui anime Balzac lui-même. Plus secrètement, c’est un homo***uel qui cherche à séduire, qui est prêt à se dévouer pour l’être aimé.
Rastignac, le Méridional audacieux mais prompt au découragement comme aux retours d’optimisme, conçoit d'une autre manière cette problématique du plaisir. Dans “Le père Goriot, candide à son arrivée à la pension Vauquer, il commence son éducation sentimentale en se montrant plein de scrupules, refusant l'argent de madame de Nucingen, suivant le convoi funéraire du père Goriot qui lui a donné un premier exemple, mais, corrompu par Paris, il préfère le conseil de Vautrin : «Si l'on veut arriver, il faut se servir des autres et, plus particulièrement, des femmes et de leur mari», va dîner chez sa maîtresse. Devenu un arriviste cynique, il sera aussi un des dons Juan de “La comédie humaine”, baron (dans “La maison Nucingen”), sous-secrétaire d’État, plus ou moins complice d’affaires peu morales.
Le père Goriot, quant à lui, le plébéien sans éducation, l’être d’instinct, suit le même parcours que bien des personnages de Balzac qui sont possédés par une passion qui les dévore tout entiers. Dans son amour que ce «Christ de la paternité» pousse jusqu’à l’immoralité, il est implacablement conduit vers un sacrifice complet, vers une issue fatale, se détruisant pour deux filles qui n’ont pour lui que mépris. Mais sa souffrance le rend enfin clairvoyant.
Intérêt philosophique
Balzac, insistant sur l’origine, sur le physique, sur le tempérament, montre le déterminisme auquel sont soumis les êtres humains.
Écrivant à la lumière des «deux flambeaux que sont la Religion et la Monarchie», il prône une acceptation de la société, même s’il dénonce les mÅ“urs.
De la même façon contradictoire, il enseigne la nécessité de la maîtrise des passions et fait l’éloge de la volonté de puissance, a le culte de l’énergie.
Le roman a été, en 1944, adapté au cinéma, sous le titre “Vautrin”, par Pierre Billon, avec Michel Simon et Georges Marchal.
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Dans Le père Goriot, Balzac fit, pour la première fois, reparaître des figures déjà connues du lecteur. Ce retour des personnages d’un roman à l'autre donna à Balzac l’idée de la composition d’une oeuvre cyclique, faisant concurrence à l’état civil, d’une vaste fresque qui décrirait la société française de l'époque, le retour des personnages devant être le fil conducteur qui permettrait de structurer l'ensemble. Ainsi, Jacques Collin, dit Trompe-la-mort, dit Vautrin, et Eugène Rastignac, allaient apparaître, soit à l'avant-plan, soit en toile de fond, dans plus de vingt romans. Il songea aussi à grouper ses scènes et études en un ensemble organisé qui serait une réplique de la société tout entière. En 1837, il envisagea le titre général d’Études sociales. Cependant, il continua d’accumuler les matériaux de cet édifice grandiose dont il entrevoyait alors l’ordonnance. En 1841, il adopta le titre de La Comédie humaine et poursuivit ce projet de vaste envergure.
Les personnages 
   
     Le Père Goriot
:
Vieillard qui a dédié sa vie à ses filles, Delphine de Nucingen et Anastasie de Restaud. Pour elles, il n'hésita pas à ses ruiner, leur offrant tout ce qu'elles désiraient. (Au fur et au mesure de l'histoire et que sa fortune se lapide (s’anéantit), il monte dans la pension Vauquer). Son dernier vÅ“u sera de voir ses filles sur son lit de mort. Il ne réalisera pas, ce qu'il le laissera mourir sur l'idée que ses filles ne l'aiment pas. → Voir des pages 126 à 129 dans le livre.

   Eugène de Rastignac :
Jeune provincial (régional) âgé de 22ans, sans aucune fortune. Il rêve d'entrer dans la haute société de Paris. Pour arriver à ses fins, il demande de l'aide à la Vicomtesse de Beauséant, sa cousine. En effet, elle le met en relation avec Madame de Nucingen (baronne) lors d'une sortie au théâtre. Celle-ci prendre alors celui-ci comme confident, et plus tard amant. Rastignac permettra également à la baronne de reprendre contact avec son père (Le Père Goriot). Rastignac est quelqu'un d'honnête, il fera tout pour éviter la mort du frère de Victorine Taillefer, mais sa tentative échouera puisque Vautrin le tuera.

     Vautrin :
Forçat (détenu) âgé d'une quarantaine d'années, il est surnommé Trompe-la-mort, il s'est échappé du bagne de Toulon. Il est intelligent et souhaite aider Rastignac dans sa quête de fortune, en lui proposant d'assassiner le frère de Victorine Taillefer, car celle-ci touche l'héritage de son père. Vautrin mettra ce plan à exécution lui-même, après le refus de Rastignac. A la fin du livre, il sera arrêté par le Commissaire Gondureau et sera mit en prison pour ses crimes et son évasion.

     Delphine de Nucingen :
Baronne et fille du Père Goriot, elle est mariée à un banquier qui ne lui offre que le nécessaire vital, comme les habits et la nourriture. Madame de Nucingen est une femme malheureuse, jusqu'à sa rencontre avec Rastignac, qui deviendra par la suite son amant. Malgré cela, elle reste rude à l'égard de Rastignac, même si elle a des sentiments pour celui-ci. Elle aime son père, même si elle ne le verra pratiquement plus, suite aux refus de son mari.

     Anastasie de Restaud :
Fille ainée de Goriot, elle est comtesse suite à son mariage avec le comte de Restaud. Elle devra renoncer (laisser) aussi à voir son père à cause de son mari. Elle a pour amant Maxime de Traille.

     La Vicomtesse de Beauséant :
Elle est la cousine de Rastignac et une personne très importante à Paris, notamment grâce à son hôtel. Malheureusement, elle n'a que très peu de chance puisqu'elle est l'amante du marquis d'Ajuda-Pinto, qui est sur le point de se marier avec Mademoiselle de Rochefide. Bien entendu, elle essaiera d'empêche que ce mariage ait lieu. Malgré ses problème, elle n'hésitera pas à prendre Rastignac sous son aile et à l'aider à obtenir ce qu'il veut, en le conseillant et en lui présentant des personnes importantes.

     Madame Vauquer :
C'est la propriétaire de la pension Vauquer, qu'elle tient depuis une quarantaine d'année. Son affaire ne marche plus très bien, notamment dû au départ de nombreux de ses pensionnaires. Elle a deux employés : Christophe et Sylvie. Elle est assez âgée et apprécie Vautrin avant d'apprendre que celui-ci est un hors-la-loi.

     Victorine Taillefer :
Au début du récit, celui-ci est pauvre, n'ayant comme femme de chambre et amie Madame Couture. Puis grâce à Vautrin qui tua son frère, elle fût remise dans le testament (legs-héritage) de son père comme unique enfant. A la suite de cela, elle quitta la pension pour retourner chez son père.

     Mademoiselle Michonnau :
C'est elle qui dénonce Vautrin, avec la complicité de Poiret, à Gondureau pour 2000 frcs. Pour cela, elle le drogue et le frappe sur l'épaule pour voir réapparaitre son immatriculation. A la suite de ce fait, Vautrin fût emprisonné, et après un vote à l'unanimité. Poiret est un de ses meilleurs amis, peut-être plus même, puisqu'il la suit pour quitter ensemble la pension.

     Bianchon :
Jeune étudiant en médecine, c'est un bon ami de Rastignac. Il s'occupera de Goriot durant ses dernières heures et paiera une partie de l'enterrement de celui-ci.

     Christophe :
Un garçon de peine

     Sylvie :
La cuisinière

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